Ariane Aubert Bonn, La Tribune

Publié le 14 août 2022

La Galerie d’Art Cookshire-Eaton accueille jusqu’au 9 octobre une exposition hommage à Louis-Pierre Bougie, décédé l’an dernier, en faisant place pour une toute première fois à certaines œuvres.

Créées entre 2008 et 2018, les œuvres présentées touchent aussi bien la peinture que la sculpture.

«Le titre Vert de gris, c’est un clin d’œil au graveur qui signifie la corrosion du cuivre. Bien que ce ne soient pas des gravures qui sont exposées, je trouvais que le nom convenait parfaitement aux couleurs qu’on retrouve dans ses acryliques : le vert, le gris, parfois le bleu», souligne sa nièce Geneviève Bougie qui a pris en charge l’organisation de l’exposition.

Celle-ci fait place aux deux Bestiaires de l’artiste, dont le second est présenté pour la toute première fois. «Ce sont de grands morceaux de six à sept mètres de long. Et pour pouvoir les présenter, l’équipe de Gilles Denis [propriétaire de la galerie] a fait faire une structure par un sculpteur de la région», raconte Mme Bougie, avant de préciser qu’il s’agit de cartons encrés sous presse sur lesquels l’artiste a peint à l’acrylique. «Ça vient vraiment donner de la profondeur aux couleurs.»

Véritables fresques, on y retrouve toutes sortes de personnages, d’éléments de la nature, lesquels l’artiste n’a jamais vraiment voulu interpréter, soutient sa nièce, laissant au visiteur tout le loisir de vivre son œuvre à sa manière.

C’est la deuxième fois que Louis-Pierre Bougie expose à Cookshire-Eaton.

«La première fois, c’était dans l’ancien presbytère, de son vivant. Cette exposition est de beaucoup plus grande envergure. La première galerie ne permettait pas d’exposer des grands formats. On a rassemblé ses sculptures aussi pour pouvoir les présenter. Il a réalisé une quinzaine de sculptures avec des clous de chemin de fer qu’il ramassait dans le Mile-End à Montréal. On en a rassemblé une douzaine, parce que certaines sont dans des collections privées. Elles renvoient un peu à ses personnages énigmatiques du Bestiaire, mi-totems mi-humains», décrit Geneviève Bougie.

Né à Trois-Rivières, Louis-Pierre Bougie a fait carrière à Montréal et à Paris. «C’est là qu’il a vraiment développé ses techniques en gravure et on le connait pour ça, mais c’est aussi un grand peintre et dessinateur», dit sa nièce.

L’homme était ami de Gilles Denis depuis l’adolescence, alors une exposition hommage à Cookshire-Eaton tenait à cœur à l’équipe.

Un concert aura lieu le 17 septembre à 15 h à l’église située en face de la galerie «pour explorer l’univers musical de Louis-Pierre». «Ses goûts étaient assez éclectiques. Ça allait du classique à la musique contemporaine et au punk-rock. Son ami René Lussier va faire une prestation également. Il va sortir un album en septembre et la couverture est une peinture de Louis-Pierre Bougie», annonce Geneviève Bougie.

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